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(02/11/2020)AAA-Revue « Mots »: Migration et crise, une cooccurrence encombrante

La situation résultant des déplacements de population provoqués depuis 2014-2015 par la guerre civile syrienne et, plus largement, de l’ensemble des flux migratoires est souvent décrite dans les pays d’accueil comme une crise. Le lien entre migration et criseest tel que la plupart des études consacrées aux migrations comportent désormais une mise en garde préalable sur le terme de crise ou sur l’expression crise migratoire, rappelant que le cadrage n’est pas neutre et qu’il convient dès lors de le mettre à distance. De fait, le mot crise produit une grille de lecture à la fois orientée et contestée. Issu du vocabulaire médical, il impliquerait un écart à la norme (« ensemble de phénomènes pathologiques », dit Le Trésor de la langue française), se manifestant – en principe – « de façon brusque et intense » et « laissant prévoir un changement généralement décisif » (ibid.). Il a été très tôt remis en cause par les acteurs mobilisés dans l’accueil des personnes déplacées, dont les prises de position ont été relayées par certains journalistes.

La façon dont ce cadrage s’est imposé et les effets sociopolitiques qu’il produit ne sont encore que partiellement connus. À la suite des nombreux travaux qui se sont attachés à décrire les mots des migrations (Collectif, 1997), en particulier leur médiatisation (Bonnafous, 1991 ; Gabrielatos, Baker, 2008), les chercheurs se sont surtout intéressés aux discours journalistiques et à la manière dont les médias avaient d’abord mis en scène « la crise » avant d’en interroger l’objet – crise des migrants ou de l’asile ? Un récent numéro du Journal of Immigrant and Refugee Studies (Krzyżanowski, Triandafyllidou, Wodak, 2018) a ainsi montré le caractère stéréotypé des représentations à la fois médiatiques et politiques de la migration et, dans la perspective de l’analyse critique du discours (critical discourse analysis), souligné le poids de ces cadres interprétatifs dans les opinions publiques comme dans les agendas politiques.

Ce numéro thématique, qui s’inscrit dans le projet PACE « The Politics of Asylum Crises in Europe » (ANR-18-CE41-0013), vise à prolonger l’analyse dans une démarche pluridisciplinaire, en s’interrogeant notamment sur les processus qui ont débouché sur ce type de cadrage. Peut-on identifier un point de bascule entre la crise et la non-crise ? Par quelles circulations interdiscursives – entendues comme des transferts à travers le temps mais aussi entre les différents milieux sociaux et par-delà les frontières nationales – se sont-ils imposés ? Quels étaient et quels sont encore les discours alternatifs ? Comment et dans quelle mesure ont-ils laissé place au langage de la crise ? Nous nous intéressons ainsi aux ressorts de la construction des phénomènes migratoires comme crise, avec une attention particulière aux corpus produits en dehors des médias, qu’ils aient été ou non exploités par les médias. Trois axes de réflexion seront privilégiés.

1) Autour du mot crise et de la formule crise migratoire

La sémantique du mot crise implique à la fois une période dont la crise est le climax – sous cet angle elle est intense et représente une rupture dans le cours « normal » des choses (elle a toujours quelque chose de « pathologique », comme dans ses premiers emplois médicaux) – et un horizon qui est celui d’une « sortie de crise » et qui appelle des solutions ou tout au moins une situation dont on voudrait voir arriver la fin (Veniard, 2013). À cet égard, on peut se demander si la « crise migratoire » est une crise comme une autre, au sens où elle actualiserait les mêmes significations, selon une structure sémantique identique. Des comparaisons entre crises seraient ici bienvenues, par exemple avec la crise de la canicule (Calabrese, Rosier, 2004), les crises de la littérature (Rault, Bikialo, 2013), les crises économiques (Bonnet, Canu éd., 2017), les crises internationales (Bacot, 2010) mais aussi la crise sanitaire actuelle, vue très souvent comme une opportunité pour changer le cours des choses et dessinant une opposition entre un avant et un après.

Ces usages sont aussi à interroger. Quels sont, dans une perspective pragmatique, les objectifs assignés à un tel cadrage ? Un certain nombre de travaux ont déjà proposé des pistes d’interprétations. Si des auteurs, minoritaires, y voient une entreprise de minimisation des problèmes, voués à être résolus rapidement (Hazan, 2006), la plupart des études soulignent au contraire les effets d’amplification attendus des acteurs, qu’ils soient issus de la sphère médiatique (Mathien, 2001), politique et administrative (Morin, 1976 ; Buchet de Neuilly, 2006), humanitaire, etc.

La question de la circulation des formules (Fiala, Ebel 1983 ; Krieg-Planque, 2009) suscitées par le cadrage des migrations comme crises, et en premier lieu pour la France celle de crise migratoire, nous intéresse particulièrement. La rhétorique de la crise n’est pas totalement nouvelle : elle informe la perception du phénomène migratoire par les opinions publiques occidentales depuis les années 1990 au moins, si l’on en croit le politiste Myron Weiner, théoricien de la « crise migratoire globale » (1995). Au cours des années 2010, elle devient un terme générique pour qualifier l’arrivée de demandeurs d’asile et de migrants dans le contexte européen, au rebours de séquences passées d’émigrations vers l’Europe (Cantat, Thiollet, Pécoud, 2019). Cette crise émerge dans une Europe caricaturée soit comme « passoire », soit comme « forteresse » (Auboussier, 2018), autrement dit dans un répertoire argumentatif assez simple qui réduit fortement les débats juridique, humanitaire et politique (Krzyżanowski, Triandafyllidou, Wodak, 2018). Peut-on en suivre les développements plus précisément, en s’interrogeant sur ses lieux d’émergence et les logiques de transfert d’une sphère sociale, d’un média, d’un discours à l’autre, voire d’un espace national à l’autre, ou de l’Union européenne à ses États membres ? Discerne-t-on des mécanismes différents d’association du terme criseavec le phénomène migratoire à travers l’histoire récente et les pays ? Au-delà de l’emploi du mot crise, le syntagme frappe en ce qu’il focalise la rupture tantôt sur la migration (crise migratoire) tantôt sur l’un de ses acteurs (crise des migrants/réfugiés). Le fait que d’autres nominations circulent (crise de l’asilecrise de l’accueil) signifie que ce n’est pas le seul cadrage possible, même s’il est majoritaire. De la même manière, le débat autour de la dénomination des gens déplacés dévoile des interprétations différentes de l’événement, voire la volonté d’imposer des cadrages alternatifs (Calabrese, 2018).

2) La construction discursive de la crise « migratoire » / « des migrants » / « de l’accueil » : un processus hétérogène

Les médias ont été un des opérateurs importants dans la perception du phénomène migratoire, ce qui se reflète dans des travaux déjà nombreux. Plusieurs rapports récents (Georgiou, Zaborowski, 2017 ; Moore, Berry, Garcia-Blanco, 2018) et articles ou chapitres d’ouvrage (Greussing, Boomgaarden, 2017 ; De Cock et al., 2018 ; Allen et al., 2019 ; Heidenreich et al., 2019) ont décrit la couverture médiatique de la « crise des réfugiés » dans les années 2014-2016, souvent dans une perspective de comparaison européenne (à l’exception de Georgiou et Zaborowski qui ont inclus des journaux en langue arabe). Les cadrages proposés par les médias présentent, globalement, la migration et les migrants sous un jour défavorable (cadrage sécuritaire, métaphores de catastrophes naturelles ou d’agents pathogènes), même si la presse de gauche (liberal quality media) peut proposer des cadrages humanitaires qui sont toutefois loin d’être uniformes (Baider, Constantinou, 2018) et peuvent être qualifiés de paternalistes (Avraamidou, 2020). Dans certains cas, les journaux mêlent cadrages humanitaires et cadrages sécuritaires, ce qui crée un discours « en crise », instable, incertain. L’articulation de ces deux dimensions pourra faire l’objet d’une investigation, tant elles constituent des ressources argumentatives structurantes dans les discours sur la migration et les immigrants. 

Par ailleurs, ces discours ont connu, en fonction des événements, un certain nombre de réorientations (discourse shift, selon Krzyżanowski, 2018). La perspective comparative est éclairante sur les processus de recontextualisation du sens social des événements, en fonction des situations, mémoires et enjeux nationaux (Triandafyllidou, 2018 ; Schröter et al., 2019). Comme le montrent Benjamin De Cleen et Jan Zienkowski (2017) pour le cas flamand, les discours politiques et médiatiques sur la « crise migratoire » s’inscrivent dans une continuité avec des discours du passé plutôt qu’ils ne représentent une rupture radicale. Les travaux ciblant des pays de départ sont moins nombreux, or ils pourraient permettre d’offrir un panorama plus complet du phénomène migratoire, en restituant les tensions et contradictions intrinsèques au couple émigration-immigration.

La complexité de la situation appelle à se prémunir contre le risque du média-centrisme. Dans cette perspective, les questionnements sont à renouveler et les coordinatrices seront attentives aux propositions mettant en avant d’autres acteurs de la médiatisation : les sources institutionnelles, les ONG et associations, les agences de presse, etc. Nous nous intéresserons également aux relations que ces acteurs entretiennent avec les journalistes, profession elle-même hétérogène : nous pensons notamment à l’influence que des acteurs « faibles » (les migrants eux-mêmes, des groupes de citoyens solidaires ou petits collectifs de militants) – ayant un accès difficile aux médias (Neveu, 1996) – peuvent avoir sur la compréhension que les journalistes ont de la situation. De même, l’organisation des acteurs de niveau intermédiaire face à la crise peut être éclairante – les villes et l’élaboration d’une politique de l’accueil, l’Aide sociale à l’enfance pour l’accompagnement des mineurs (MENA), etc. Le renouvellement est aussi attendu sur le plan méthodologique (entretiens avec des acteurs, enquêtes de terrain, etc.), ceci afin de rendre compte du caractère opérationnel de la catégorie de crise et des discours produits dans ce cadre, au sens où les discours font partie de l’action publique (Bonnafous, Tournier, 1995 ; Wodak, Fairclough, 2010). La production de discours nouveaux est un signe parmi d’autres qu’une institution entre dans une démarche de gestion de crise. Les changements de politique de communication dans des associations ou institutions pourront ainsi constituer un objet d’étude, quelles que soient leur taille et leur nature (clubs sportifs engagés dans le sauvetage en montagne par exemple, associations confessionnelles, prises de positions de dignitaires religieux, etc.).

3) Politiques de la crise migratoire

La construction de la migration comme crise relève enfin d’un ordre politique spécifique, celui du « gouvernement des crises » (Angeli Aguiton, Cabane, Cornilleau éd., 2019), qui a fait l’objet de discussions éclairantes à partir notamment du cas des crises économiques (Roitman, 2013). Dans quelle mesure les situations de crise contraignent ou informent les perceptions, les tactiques, les rationalités des acteurs politiques, économiques et sociaux et comment ces acteurs donnent sens, contribuent ou répondent aux politiques de gestion de crise ?

Les approches historiques et comparatives seront ici également bienvenues (Perron, 2015 ; Bazin, Perron éd., 2018). Quel rapport au temps et à la norme du droit, au politique plus généralement, se déploie dans la construction politique des crises migratoires ? Comment la crise opère-t-elle comme une justification d’un état d’exception qui légitime des pratiques de non droit ou hors droit, qui permet la rupture avec les routines et habitus administratifs et juridiques ? La « crise des migrants » de 2011 – comme la crise sanitaire du COVID-19 en 2020 – a légitimé la suspension ou la transformation des procédures d’asile ordinaires en Italie, en Grèce et dans d’autres pays européens. Comment ces ruptures et justifications s’opèrent-elles dans les discours politiques ?

On s’interrogera également sur les systèmes de valeurs convoqués. Quels sont les arguments (économiques, politiques, sociaux) dans les discours publics qui justifient la représentation de la migration comme un problème plutôt que comme un fait social (Héran, 2017) ? Quelle est la place des émotions (Rinn éd., 2008 ; Le Bart, 2018) – notamment la peur – dans la production et la diffusion de ces discours de crise, tout particulièrement du côté des mouvements d’extrême droite, prompts à les susciter et les relayer (Wodak, 2015) ? 

Quels rapports de force ont présidé à l’imposition de cette grille de lecture ? Quels sont les acteurs qui ont pesé pour la faire triompher ? Selon quelles interactions et avec quels types d’instrumentalisation ? On peut ainsi imaginer que le discours de crise porté par les associations humanitaires a peu de chose à voir avec celui des organisations politiques, mais qu’il contribue finalement à la diffusion de ce cadrage, avec des effets que les acteurs ne peuvent prévoir (Lacroix, 2009).

Au-delà de l’analyse des discours et des liens qui se tissent entre eux, peut-on observer leur impact sur les stratégies et politiques des gouvernements, des agences, des organisations intergouvernementales ou non gouvernementales et des ONG travaillant dans le domaine des migrations ? Comment mesurer les transformations de ce gouvernement des crises et la restructuration de l’État dans ce contexte de mise en crise (Hay, 1999 ; Jessop, 2015 ; King, Le Galès éd., 2017) ? Comment observer l’interpénétration entre les discours et les pratiques d’acteurs gouvernementaux (organes nationaux et de l’UE) et non gouvernementaux (ONG mais aussi médias, publics médiatiques, associations et collectifs citoyens) ?

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