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(16/09/2022)AAC-JE: Recherches Culturelles Participatives

Lieu: Auditorium de la Grande Galerie de l’Evolution – MNHN

Date de l’événement: 16/11/2022

Le recours à la participation des publics dans le domaine scientifique se développe dans de nombreuses disciplines et l’on peut s’interroger sur l’opportunité, les conditions et les formes de déploiement de la participation dans les recherches culturelles. Celles-ci transforment les relations sciences-société, qu’il s’agisse des effets de ces nouvelles pratiques sur la recherche ou le métier de chercheur, et également dans le rapport que le public peut entretenir avec les recherches scientifiques et artistiques. La participation peut ainsi être perçue comme une nouvelle méthode de construction et de partage des méthodes et des connaissances scientifiques.  

En juin 2017, sur impulsion du Ministère de la Culture, un réseau d’acteurs engagés dans la recherche culturelle et les sciences participatives est créé. Ce réseau, intitulé ParticipArc et coordonné par le Muséum national d’histoire naturelle, est actuellement composé d’une centaine de membres issus de la recherche académique, mais aussi des archives, des bibliothèques, des musées, d’associations ou d’indépendants, recouvrant une grande diversité de domaines (archéologie, urbanisme, linguistique, arts, musicologie, architecture, communication, patrimoines…). L’ensemble de ces partenaires échangent au sein de ce réseau sur leurs d’expériences, leurs ancrages épistémologiques, les concepts et outils mobilisés. Le socle commun sur lequel se retrouve l’ensemble des structures partenaires est la place des recherches culturelles participatives dans la co-construction des connaissances.  

Si le syntagme « sciences participatives » a été retenu, plusieurs termes existent : recherche participative, recherche contributive, recherche interventionnelle, community based research, arts communautaires etc., chacun renvoyant à des histoires disciplinaires et des épistémologies distinctes. Il a ainsi été choisi de ne pas exclure a priori et de permettre à ceux qui se reconnaissaient dans « recherches culturelles et sciences participatives » de participer aux discussions. En effet, il est très rapidement apparu que les producteurs de corpus sous forme participative (très présents dans le domaine de la culture) avaient toute leur place au sein du réseau. Ces corpus produits de manière participative contribuent pleinement à la production de connaissances ; les bibliothèques et notamment la BNF, les services des archives ou des collections sont particulièrement actifs dans ces domaines.   

De cette façon, les discussions ont montré que les projets identifiés par « recherche culturelle participative » désignent des dispositifs :  

  • dont la finalité de transformation sociale ou sociétale est autant considérée que la finalité scientifique portée par le chercheur ou son institution, les chercheurs académiques impliqués devant conjuguer les demandes scientifiques et les demandes sociales ;   
  • dans lesquels des non-professionnels de la recherche sont impliqués à différents niveaux dans le processus de recherche, soit dans le cadre de la collecte de données, soit en termes décisionnels : questions de recherche, élaboration des protocoles, interprétation, usage et diffusion, voire copropriété des résultats ;  
  • axés sur le partage d’expérience et l’expérimentation, ce qui induit d’une part des innovations et d’autre part la nécessité de maîtriser les risques liés à la robustesse de la démarche (indépendance, déontologie…) et des résultats (validation, reproductibilité…).   

Ces diversités de projets soulèvent la question plus générale des modes de construction et de reconnaissance des savoirs en tant que processus, dans des échelles spatiales et temporelles diversifiées, relatifs à des individus ou à des groupes, et la façon dont chacun construit son rapport à la science et à l’objet étudié.   

Journée jeunes chercheur

Lors de cette journée, le réseau Particip-Arc souhaite donner la parole aux jeunes chercheurs (doctorant·e·s et postdoctorant·e·s).    

Les travaux présentés devront s’inscrire dans la définition large des recherches culturelles participatives citée précédemment, et pourront porter soit sur la mise en œuvre d’un processus de recherche participative, soit sur l’analyse de cette participation, dans les domaines de la culture.  Ce thème s’articulera autour de trois axes :  

Le(s) périmètre(s) de la recherche culturelle participative   

Il n’est pas toujours évident de positionner son objet et sa méthode de recherche par rapport à la galaxie participative. Si la co-production de connaissances doit être au cœur du processus, celle-ci peut se matérialiser de façons très différentes. Sans vouloir figer de périmètre ni de critères précis, cette session sera l’occasion de s’interroger sur les spécificités des recherches culturelles participatives, en questionnant leurs multiples frontières. Comment définir le(s) périmètre(s) de la recherche culturelle participative ?   Par ailleurs, en tant que jeune chercheur, s’inscrire dans cette nature de recherche peut engendrer des questions spécifiques : quelle légitimité de ma recherche, quel impact sur les publications, comment coconstruire une problématique de recherche avec des participants dans un contexte ou le projet de thèse s’élabore en amont… Autant de difficultés qui pourront être partagées lors de cette session.   

Méthodologies et outils pour la participation   

Les démarches participatives se sont largement diffusées, toutes disciplines confondues, avec la démocratisation d’internet et des outils informatiques. Si de nombreux projets de recherche participative font appel à des plateformes, permettant la remontée des donnés par les participants, et les interactions au sein des communautés ainsi constituées, d’autres se basent sur des outils de nature différente (cartographie participative, recueil de témoignages…), ou revendiquent la co-construction même des méthodes et outils avec les participants.   

En se basant sur des retours d’expérience, il conviendra de s’interroger, d’une part, sur la manière dont la participation se matérialise (outils, approches spécifiques) et d’autre part, sur la place des participants dans la co-construction et/ou l’appropriation de ces dispositifs de participation.  

Peut-on institutionnaliser la participation ?   

On observe de plus en plus d’établissement de recherche et institutions culturelles mettant en avant les démarches de sciences participatives. Cette tendance est largement renforcée par le développement, aux niveaux national et européen, de politiques et appels à projets orientés vers les relations sciences sociétés, dans lesquelles s’intègrent les sciences et recherches participatives.   

Mais n’est-ce pas dans une visée transformative que la participation des non-chercheurs fait le plus sens (transformation des pratiques professionnelles, des conditions de vie, des relations aux territoires etc.) ? 

Pour que la participation soit réelle, dans quelle mesure et à quelles conditions est-il possible de la décréter ? Ces différentes questions, nécessitent-t-elles de faire appel à une éthique ou une déontologie de la participation ?  

Informations pratiques  

 Date limite de  soumission                    16 septembre minuit   

 Format de soumission                           Résumé de 1000 mots maximum

 Format de communication                    20 mn de présentation, suivi de 10 mn de questions.  

 La forme des communications orales pourra être variée, et inclure des éléments visuels ou audio.   

 Langues                                                Français et anglais  

 Soumission en ligne sur le site               https://participarcjc.sciencesconf.org/  

 Lieu                                                     Auditorium de la Grande Galerie de l’Evolution, 36 rue Geoffroy 

                                                            Saint-Hilaire, 75005 Paris  

 Les interventions devront se faire en  présentiel.   

Les frais de déplacement et de repas des intervenant·e·s seront pris en charge par le réseau Particip-Arc. 

 Pas de frais d’inscription pour les intervenant·e·s et participant·e·s.             

Comité d’organisation  

 Manon Vuillien. Docteure en Préhistoire,  Archéozoologie. UMR 7209 Archéozoologie, Archéobotanique  :  Sociétés, Pratiques et Environnements, MNHN-CNRS.  

 Sammy Ben Makhad. Docteur en archéobotanique. UMR 7209 Archéozoologie, Archéobotanique : 

 Sociétés, Pratiques et Environnements, MNHN-CNRS.  

 Pierrick Lefranc. Doctorant en recherche-création. Athénor-CNCM, Centre Norbert Elias-AMU et  OICRM-ULaval)  

 Marie Ducellier. Doctorante en anthropologie sociale. Institut interdisciplinaire d’anthropologie du  contemporain, EHESS.  

 Irene De Togni. Doctorante en information-communication. DICEN-IDF, Université Paris Nanterre.    

 Alexandra Villarroel. Coordinatrice du réseau Particip-Arc. MNHN.